L'image de la mer dévoreuse hante tous les enfants. Mais s'il y a des mangeurs d'homme, il existe une race d'hommes mangeurs de requins. Chaque saison, les marins lancent leurs lignes à quelques encablures de nos côtes : aux " accores ", terrain de chasse de prédilection de la Muzeraille, le requin français. L'impact économique de cette pêche traditionnelle, rituelle pourrait-on dire, est quasiment négligeable. A peine quelques centaines de tonnes annuelles. Pourtant délaissant les filets maillants, dès la Fête des Fleurs, début mai après la bénédiction des bateaux, les rudes marins pêcheurs de l'Ile d'Yeu arment à la "taupe", le requin sacré.