Tout se vend et tout s’achète à Bagdad. Sous embargo depuis 9 ans, les habitants de la capitale irakienne ont appris la débrouille. Les riches vendent, les pauvres ont déjà tout vendu pour soigner un proche ou envoyer leurs enfants étudier à l’étranger. Leyla, qui a hérité de son père son magasin d’antiquités, a désormais plus de marchandises que celle qu’elle peut vendre, même si les nouveaux riches sont nombreux et si les tapis partent en douce vers l’étranger. Elle travaille avec Hatim, ancien économiste qui a perdu son travail au Ministère. Cet intellectuel ne peut plus espérer acheter les livres nécessaires à la poursuite de ses recherches : depuis 9 ans aucun nouvel ouvrage ne rentre en Irak et on s’approvisionne au marché aux livres. Et pourtant autrefois les Bagdadis était connus dans tout le monde arabe. « En Egypte, raconte Hatim, le mot Bagdadi indiquait quelqu’un qui savait bien vivre ». Dans leur magasin, Leyla et Hatim, songent à la splendeur passé de tout un peuple.