Un million de prisonniers en Russie, et parmi eux 110 000 tuberculeux, dont un tiers atteints de tuberculose multi-résistante pratiquement impossible à soigner, et terriblement contagieuse. Une statistique glaciale à ajouter au désastre humanitaire russe ? Pas seulement… L’Europe pourrait en effet très rapidement avoir à s’en occuper : l’OMS donne un délai de deux ans à ces souches russes pour débarquer de l’Ouest. Certains médecins russes ont tiré la sonnette d’alarme, au milieu des années 90 : la communauté internationale et l’administration pénitentiaire russe ont réagi et développé des programmes de traitement, intra muros, avec un relatif succès. Mais personne n’a été capable de juguler les effets pervers de ces soins : à peine libérés, les prisonniers n’ont en effet plus les moyens financiers de poursuivre leur traitement… Et quand ils arrêtent, la tuberculose revient, beaucoup plus sournoise, parce qu’elle a appris à résister aux premiers médicaments. Elle devient donc multitrésistante, les traitements sont rares et économiquement insupportables. Les détenus rendus à leurs familles contaminent donc allègrement leur entourage…Les bacilles sont alors prêts à entamer leur long voyage vers les villes russes et l’Europe…