Les collines de la République autonome d'Adjarie, en Georgie, sont recouvertes de pieds de thé. Il y a plus d'un siècle, des aventuriers chinois ont apporté de leurs pays, des grains de thé, qu'ils ont fait pousser. Le climat subtropical, chaud et humide, s'est révélé excellent pour la culture de ce breuvage. Du temps de l'ex-URSS, on faisait pousser le thé à outrance en Georgie, pour couvrir les énormes besoins des 15 républiques. Puis, en 1992, la Géorgie est devenue indépendante. Plus d'argent, plus aucune aide de l'Etat: les champs de thé ont été laissés à l'abandon. Aujourd'hui, ils sont une poignée d'irréductibles se bat pour continuer à travailler et pour que perdure la tradition de la culture de leur or noir, le thé Colchide, l'un des meilleurs du monde. A leur tête, le professeur Vaktang Kutubidze. Cet éminent professeur, membre de l'académie des sciences de Georgie, n'arrive pas à quitter les murs désolés de son laboratoire autrefois florissant. Il continue de croire que le thé de Colchide, fruit de recherches de dizaines de chercheurs pendant plus d'un siècle, sera reconnu dans le monde et pour ne pas perdre son identité, sous la forme de petits sachets anonymes.