Soule T. Bitting est un américain de cinquante-cinq ans, qui s’est retiré du monde en 1978 pour aller vivre sur une petite île des Cyclades, Amorgos…Soule est de ces personnages atypiques dont on entend souvent parler, mais que l’on ne rencontre jamais. Un rescapé d’une autre époque, une sorte de Hemingway perdu sur son île hors du monde. Il pêche dans la baie, boit beaucoup, et loue quelques chambres dans sa maison au bord de l’eau. Cette maison qui ressemble à un petit musée, tant les peintures de Soule y sont nombreuses sur les murs. En dehors de la peinture, Soule écrit. Des poèmes, des nouvelles, des romans… Il philisophe en s’occupant des vignes qui lui procurent son vin quotidien.
Soule parle des gens qu’il aime, des femmes qui lui ont brisé le coeur, des amis qui sont partis. Derrière son physique d’ours et ses beaux yeux bleus, son âme est sensible et vulnérable. Jamais voyeuriste, toujours intimiste, la caméra est présente dans des moments qui prennent le spectateur à la gorge. Comme par exemple quand il montre une photo de son ex-femme, de dos, et que le silence en dit long sur l’amour que Soule lui porte encore… Ou bien quand Soule raconte comment il a échappé à la guerre du Vietnam.
Sur son île, Soule vit dans une grande simplicité, avec ses textes, son bateau, ses peintures. Et avec son ordinateur, à travers lequel Il regarde le monde extérieur sur internet. La caméra nous fait partager ce regard, tantôt fantasque, tantôt désabusé, toujours original et poétique. Le regard de Soule, naïf ou lucide, questionne chacun sur l’état du monde. La musique a été composée spécialement pour le film, et apporte une touche supplémentaire de poésie à ce portrait lyrique. Ce film documentaire se regarde presque comme s’il s’agissait d’un film de fiction, avec en plus la force du réel.
Festivals et prix :
* 2006; "Prix Kimitété" au "Festival du film insulaire", Groix (France)