Le Turkménistan d’aujourd'hui est un pays moderne, industrialisé, dans lequel le cheval n'a plus guère sa place. Et pourtant... lorsque la jeune république dut s'inventer un emblème, c'est le cheval qui fut choisi comme thème principal. Et pas n'importe quel cheval : le cheval akhal-tékè, l'ancêtre de tous les pur-sangs du monde. Un étalon de légende. Un cheval fin, racé, svelte, élégant, aristocratique, fait pour courir vite. Un cheval robuste, rustique, endurant, infatigable, fait pour courir loin. Un cheval entièrement "conçu" par une tribu turkmène (les Tékés) pour traverser les déserts, fondre sur l'objectif et rapporter le butin sans se laisser rattraper. Le régime communiste a retiré aux Turkmènes ce qui était jusque là leur principal moyen de survie et leur principale fierté, le symbole même de leur identité. On a interdit l'élevage et la propriété individuelle du cheval aux Turkmènes. On a voulu faire des akhal-tékés une matière première de salaison. Heureusement, quelques passionnés ont pu, au prix d'acrobaties souvent périlleuses, sauvegarder une base génétique qui a permis à l'akhal-téké de survivre. Et aujourd'hui, de prospérer...