Depuis 1964, date de son arrivée dans le camp de transit de Rivesaltes, Habiba n’a cessé́ de se dépasser. Elle intègre l’atelier en 1975 comme petite main pour en prendre la direction quelques années plus tard. Elle mène un long combat pour de meilleures conditions de travail. Elle lutte contre la posture postcoloniale de ses supérieurs. L’administration, inquiète de perdre une main-d’œuvre soumise, analphabète et bon marché, la rétrograde. Habiba restera trente-trois ans à la Manufacture de Lodève.
Toutes ces années, elle prendra des centaines de photographies des lissières. Ces clichés dévoilent le quotidien d’un espace féminin dirigé par des hommes eux-mêmes rapatriés pieds-noirs. Ils révèlent surtout un regard critique et politique et témoignent de l’entre-soi communautaire imposé à ces femmes.
Avec ces photos, Habiba raconte cette discrimination en même temps qu’elle s’en libère. Aujourd’hui elle peint, sculpte et expose.
Festivals et prix :
* 2022: sélection officielle Festival ITINERANCES (avril)
* 2022: sélection officielle Festival "Visions sociales" (mai)