A la fin des années 50, le Studio de Shanghai est l’un des plus importants du monde.
Plus de 500 personnes y travaillent. On y anime alors de la peinture, des poupées, des papiers découpés, des estampes, de l’opéra, des marionnettes, des ombres chinoises, du lavis.
Wang Laiming, le patron des studios, commence alors « Le Roi des Singes ». 0 ans de travail, pour ce qui reste le chef d’œuvre de l’animation asiatique. Le film est fini en 1965, à la veille de la révolution culturelle.
Wang Laiming, Te Weï, réalisateur de « lavis animés » et directeur du Studio, sont arrêtés par les « gardes rouges ». Le Studio plonge dans dix ans de silence, et les animateurs emprisonnés.

Les films sont oubliés, seuls quelques dessins animés de propagande à la gloire du Président Mao sont distribués.
« Rêve de Singe au Pays des Ombres Electriques » revient sur l’histoire tourmentée de ce studio. De nombreux extraits de films ou documents jamais montrés en occident témoignent de la qualité et de la créativité de ce studio qui n’avait alors rien à envier au Studio Disney.
Te Wei, âgé aujourd’hui de 88 ans, ainsi que les collaborateurs de Wang Laiming reviennent sur cet âge d’or et les brimades qu’ils durent subir au cours de la Révolution Culturelle.

Au milieu des années 80, le Studio tentera malgré tout de retrouver cette splendeur passée.
Mais, le paysage a changé. Les ordinateurs font mieux l’affaire que les planches à dessins face à la restriction du temps de création pour des œuvres destinées au petit écran. Tout ce qui peut matérialiser la mémoire des périodes antérieures est progressivement jeté à la poubelle.
La magie des films anciens reste sans héritier.
Ce documentaire en est le seul témoignage de cet art brisé par la politique puis par la production en série..