Acteur de formation, c’est par la télévision que Sydney Pollack commence sa carrière de réalisateur, dans les années 50. Les studios hollywoodiens règnent, mais la nature de leur pouvoir ne va cesser d’évoluer. C’est avec eux, et non pas contre le système, que Pollack va réaliser “On achève bien les chevaux” (1969), “Nos plus belles années” (1973), “Tootsie” (1983) ou “Out of Africa” (1986).
Robert Redford est son acteur de prédilection, l’anti-héros charismatique de l’Amérique moderne, et, dans la vie, son alter-ego. Pollack sera le metteur en scène préféré des stars (Lancaster, Mitchum, Pacino, Newman, Streisand, Streep, Hoffman, etc.), il sera aussi celui des plus grands scénaristes.
En juillet 2003, alors qu’il prépare son dix-neuvième film (avec Nicole Kidman), Sydney Pollack accorde à Harold Manning son plus long entretien filmé. Il y évoque sa carrière, les films qui l’ont jalonnée et une vie toute entière dédiée à un certain cinéma, hollywoodien mais artisanal, populaire mais intime, à l’image de son extraordinaire “Bobby Deerfield” (1975).
Robert Redford, qui apparaît ici à titre exceptionnel, est le meilleur ami de Pollack depuis 1961. Il raconte dans le détail la fabrication de leurs grandes réussites comme “Propriété interdite” (1966), “Les trios jours du Condor” (1975), et surtout “Jeremiah Johnson” (1972. Il compare leur collaboration à celle de Robert de Niro avec Martin Scorsese. Redford fait de Pollack un portrait précis, sincère mais sans illusions.
SOMETHING ABOUT SYDNEY POLLACK est avant tout l’histoire d’une amitié. Et de la tristesse de deux hommes, presque frères, que la vie et le succès ont séparé, malgré eux.