Difficile d'imaginer, lorsqu'on rencontre Arto Lindsay, que se cache derrière cet homme au look intello l'un des principaux turblions de la scène new-yorkaise. Acteur du rock underground des années 70 avec Laurie Anderson ou John Zorn, il continue de préférer les chemins tortueux aux lignes droites. Hanté par le besoin de conjuguer les extrêmes, Arto Lindsay trace, depuis quelques années, un pont entre Bahia et New-York, entre la scène underground new-yorkaise et la Bossa Nova (Sans doute le souvenir d'avoir vécu au Brésil plus de 20 ans.. Arto, le génial déglingué, qui naguère défonçait de décibels, a trouvé dans le Brésil de son enfance matière à une éclatante maturité, à la fois douce et tourmentée. Ce mélange presque contre nature, il l'a concocté avec Caetano Veloso à Bahia. Pendant deux ans, de Londres à New-York, dans le Bahia du Carnaval avec Caetano ou dans une grande salle à Paris, la caméra suit le parcourt musical de ce "New-Yorkais tropical", comme il aime à s'appeler. Au fil des rencontrers et des concerts, se tisse le miracle de la gracieuse impureté de sa musique, un trait d'union constant entre tous les genres musicaux.