Madame Norovsambu, professeur de gymnastique à la retraite et gloire nationale de la Mongolie, sait de quoi elle parle : pendant plus de trente ans, elle a parcouru le monde avec le Grand Cirque mongole, portant au sommet la discipline dans laquelle elle a excellé : la contorsion.

Vieille de deux cents ans cette tradition s’est transmise de génération en génération, dans les steppes, d’abord, puis en ville. Aujourd’hui, grâce à la maîtrise parfaite de la technique et au prix d’un entraînement laborieux, les petites gymnastes de la classe de Madame Norovsambu sont les meilleures.

Tchanmouzayan, Erdenshur, Amarjid, viennent chaque jour s’entraîner sous la coupole du cirque. Pendant trois heures, elles plient et déplient leur corps comme si elles n’avaient pas de colonne vertébrale, à la limite de la souplesse du corps humain. La souffrance ? Elles répondent en souriant que si l’échauffement est bien fait, elles n’ont pas mal. Comme dans chaque discipline, le risque zéro n’est jamais écarté.

Mais lorsqu’on est une petite fille en caoutchouc, après des années de travail, on ne rêve que d’une chose : partir avec le cirque pour briller sous les chapiteaux du monde entier.