En arménien comme en azerbaïdjanais le Karabagh signifie "Le jardin noir". 44OO km2 de superbes montagnes que les uns et les autres revendiquent comme leur berceau historique. Coincé entre l'Arménie chrétienne à l'ouest et l'Azerbaïdjan musulman à l'est, le Karabagh est vite devenu la proie de la montée des nationalistes arméniens et azéris. Attribuées à l'Azerbaïdjan par Staline en 1921, les montagnes du Haut Karabagh peuplées à 8O% de paysans arméniens ont choisi unilatéralement leur rattachement à l'Arménie en 1988. Une "provocation" immédiatement suivie par trois jours de massacre contre les civils arméniens vivant en Azerbaïdjan. C'est le début d'une guerre de position qui dure depuis six années sous le contrôle attentif et versatile de l'Union Soviétique, puis de la Russie. Derrière le bombardement systématique des villes et des villages du Karabagh et la mobilisation des bergers soldats, le film de Frédéric Tonolli révèle peu à peu les véritables causes du conflit. Au delà des nationalismes locaux, la guerre du Karabagh représente d'abord un enjeu économique et stratégique considérable. Pour acheminer le pétrole d'Azerbaïdjan vers les terminaux turcs, les grandes compagnies pétrolières occidentales doivent imposer leur paix dans les montagnes du "jardin noir".
Festivals et prix : Best Report (over 40 min.), FIGRA France, 1993)