C’est l’étrange destin d’un château jadis habité par les plus nobles familles de Belgique, puis cerné au XIX° siècle par les cheminées des fonderies. En 1947, la main d’œuvre locale ne suffisant plus, on fit venir des ouvriers italiens qui augmentèrent d’un coup la population de Clabecq de 25 %. L’industrie était plus importante que le patrimoine, le château fut découpé en logements pour les accueillir : pas d’eau courante, des sanitaires collectifs : une HLM sommée de tourelles médiévales. Jacques Tosolini, fils d’immigré a vécu dans ces lieux une partie de son enfance. Ouvrier à son tour aux Forges de Clabecq, aujourd’hui à la retraite, il habite un pavillon à 50 mètres de « son » château. Chaque matin quand il ouvre les volets, son passé resurgit et il n’aime pas en contempler les écailles et les moisissures. Il a donc fondé les « Amis du Château » et, après de patientes recherches, retrouvé puis réuni ici 50 autres « châtelains » et 200 de leurs descendants aujourd’hui dispersés aux 4 coins de la Belgique. Une histoire qui a réveillé les instances locales et fait naître chez les « Italiens » l’envie de se réapproprier leur château.